Interview Ouriel Bakis

"Former le corps, le coeur et l'esprit"

Régulièrement l’Amicale des anciens Elèves du Collège vous propose des
entretiens effectués auprès de ses membres. Ouriel Bakis sorti en 1999, est
questionné par Nicolas Eguémann, également ancien du collège de 1991 à
1999. Voici un extrait de l’entretien:


● Salut Ouriel, vu que nous avons eu l’occasion de nous côtoyer à de
maintes reprises, le tutoiement reste de mise.
● J’espère bien !

● Peux-tu nous décrire ta vie actuellement? Ce que tu fais, où tu vis, ta
situation en quelques phrases?
● J’ai 37 ans, j’habite Schiltigheim à côté de Strasbourg et je partage ma vie
avec ma compagne, Jennifer et notre fille, Yaël, de deux ans qui nous
étonne tous les jours. Je suis Directeur Ressources Humaines chez Ortho
Clinical Diagnostics, une Multinationale spécialisée dans les équipements et
réactifs liés aux diagnostics sanguins.

● Décris nous ton parcours à Zillisheim en quelques chiffres (année
d’entrée/sortie, de la 6ème à la terminale, externe, interne, demi
pensionnaire, filière trilingue, sport étude, S/ES etc…).
● Je suis rentré en 1992 en 6ème et sorti en 2000 après avoir obtenu mon bac
ES. J’étais demi pensionnaire en ES. J’ai redoublé ma 3 ème et j’ai eu mon
bac avec mention assez bien.

● Comment décrirais tu le temps que tu as passé à Zillisheim par rapport
à ta vie post-bac par exemple?
● Ce sont deux périodes qui n’ont rien à voir au final. A Zillisheim je me
sentais part d’un microcosme, une espèce de bulle où tout le monde
connaissait tout le monde avec des groupes biens identifiés (groupes
d’amis, enseignants, surveillants etc.). J’avais des contacts avec mes amis
et camarades de classe bien évidemment, mais je me sentais aussi proche
de mes professeurs et des cadres administratifs ; il y avait un vrai côté
familial. A la Fac on se retrouve « lâché dans la nature », le terrain de jeu
est bien plus vaste, mais on se retrouve dans un premier temps un peu
isolé. Après les choses évoluent et les réseaux sont nombreux et bien plus
diversifiés qu’au Lycée ce qui est un plus, car on découvre d’autres modes
de pensées, d’autres profils. Par contre il n’y a plus cette proximité avec les
enseignants et les cadres administratifs.

● Que regrettes tu le plus de cette époque?
● Le théâtre, le sentiment de cette grande famille, les locaux extraordinaires,
la bienveillance générale, le temps passé avec les groupes d’amis. Mention
spéciale pour le Théâtre et Patrick Keller qui nous a fait vivre des moments
inoubliables. Je pense sincèrement que l’expérience vécue avec l’Atelier a
eu une influence positive sur ma construction personnelle et professionnelle.

● Que regrettes tu le moins de cette époque?
● les cours de philo et d’Allemand, les DST, les cours de piscine.

● Une fois arrivé au lycée durant les périodes d’orientation, quel était ton
état d’esprit?
● Eh bien je dois dire que de mémoire j’étais assez serein. Je crois que j’ai su
rapidement ce que je ne voulais pas faire et les matières dans lesquelles je
n’avais pas d’avenir, soit parce que je n’avais pas les compétences ou
l’intérêt, soit que les débouchées professionnelles étaient pauvres. Ainsi, si
je rêvais d’archéologie et d’histoire, je ne me suis pas inscrit dans cette
filière. Au lieu de cela j’ai eu une démarche pragmatique et visais droit, AES
ou école de commerce. J’ai finalement choisi Droit, certainement parce que
mon grand frère était passé par là.

● Peux-tu nous décrire ton métier, à quoi ressemble ta vie de tous les
jours?
● Je suis DRH à l’international. Je couvre la France et le Benelux sur 6
établissements. Mon rôle consiste à mettre en place une politique de
Ressources Humaines, s’assurer de la bonne gestion de la performance et
du développement des salariés, travailler en partenariat avec le business
pour mettre en place les organisations les plus pertinentes et les
développer, supporter les manager et salariés dans leurs rôles et leur
collaboration. Des exemples concrets ?: je crée des modèles de
compétences pour identifier les compétences nécessaires pour assumer les
responsabilités de certains postes, j’aide les managers à réfléchir à
comment rendre leur équipe efficace et motivée, je négocie avec les
syndicats les accords d’entreprises, j’aide les managers et salariés à gérer
les situations conflictuelles.
Le tout en travaillant sur plusieurs pays, avec plus de 15 nationalités
différentes ! Cette multi-culturalité rend l’expérience riche et variée.

● À quoi ressemble ton cursus post bac et ta carrière pour en arriver là?
● J’ai fait un master II en droit du travail à la faculté de Droit et de Sciences
Politiques de Strasbourg.
Suite à cela j’ai fait trois ans de conseil et de formations en droit social et
relations sociales à destination des représentants du personnel
d’entreprises du Grand est (CE, CHSCT etc.).
Puis j’ai intégré une entreprise Américaine spécialisée dans la Biotech dans
laquelle je suis resté 7 ans et dans laquelle je suis rentré en tant que
responsable juridique en droit du travail (je conseillais les DRH et RRH) puis
rapidement j’ai quitté la casquette « juriste » pour prendre des rôles
purement RH. J’ai fait principalement ma carrière en tant que « Business
Partner RH » à l’international. Mon rôle était de supporter des organisations
à travers plusieurs pays (Europe de l’Ouest et Etats-Unis principalement).
Après cela j’ai voulu compléter mon expérience en prenant la Direction RH
d’un site de production pharmaceutique. Le côté international m’a manqué et
j’ai saisi une opportunité pour un rôle mixte de DRH et RH Business partner
chez Ortho Clinical Diagnostics.

● Si c’était à refaire que changerais-tu à ton cursus pré-bac?
● Je travaillerai plus en 4 ème et 3 ème pour ne pas redoubler ma 3 ème !

● Si c’était à refaire que changerais-tu à ton cursus post-bac:
● Je ne sais pas si j’aurais voulu ou eu besoin de changer quelque chose,
mais je me suis toujours demandé où j’en serais aujourd’hui si j’avais fait
une école de commerce ou une fac d’histoire…

● Avec le recul si tu devais retenir un point positif de l’enseignement tel
qu’il était prodigué à l’époque:
● La bienveillance dans la rigueur et la proximité des enseignants.

● Peux-tu nous donner un point sur lequel tu penses que l’enseignement
aurait pu être plus adapté?
● De manière générale la pédagogie de l’établissement me semble bonne.

● Comment vois-tu ta vie évoluer dans les prochaines années?
● Dur à dire…J’ai tendance à prendre les choses comme elles viennent…Un
poste à l’étranger peut-être ? Sérieusement je ne sais pas.

● Y a-t-il une question que tu aimerais que l’on te pose?
● De raconter une anecdote

● Une question que tu aimerais que l’on pose aux autres anciens qui
seront interviewés?
● Leurs anecdotes

● Quelque chose d’autre à transmettre aux élèves du collège?
● Profitez des moments que vous vivez dans ce bel établissement mais
n’oubliez pas de penser au futur, soyez curieux, renseignez-vous avant de
vous inscrire dans des filières qui ne vous correspondent pas. Et ne rêvez
pas : le post bac c’est bien plus compliqué, même dans les matières dans
lesquelles vous êtes excellent au Lycée ; vous ne pourrez pas vous reposer
sur vos acquis.

Merci,
Nico

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